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Quand le recours à l’« enfant intérieur » perpétue le manque d’estime de soi

L’idée centrale de cette approche consiste à fermer les yeux, méditer, « appeler » son enfant intérieur, lui demander ce qui le blesse, et imaginer répondre à ses besoins. L’objectif affiché est de renforcer l’estime de soi en rétablissant un contact supposément authentique avec une part « innocente » de nous-mêmes. On suggère que se voir comme un enfant, un être pur et vulnérable, permettrait de restaurer la compassion envers soi.
Cette vision, pourtant, cache une logique interne problématique, surtout pour les personnes en manque d’estime de soi. Elle implique que l’adulte que l’on est devenu – complexe, imparfait, parsemé d’erreurs et de regrets – ne mérite pas, en soi, d’amour et d’acceptation. Le message sous-jacent devient alors : « Tu n’es pas suffisamment digne tel que tu es, en tant qu’adulte ; il vaut mieux t’imaginer sous la forme d’un enfant pour mériter la bienveillance. » Cette logique soulève d’importantes questions quant à sa pertinence et ses effets à long terme.

Tu n’as pas besoin d’être un enfant innocent ou un adulte parfait pour mériter ton propre amour. Ta valeur est déjà là, sans condition. – Céline Folifack (8X ALIMENTATION CONSCIENTE)


Le mythe de l’innocence infantile comme critère de valeur

La recommandation de recourir à l’image du « soi enfant » repose sur l’idée que l’enfant est pur, innocent et donc plus estimable que l’adulte qu’il deviendra. Cette conception renvoie à une mythologie de l’enfance, soutenue par certaines approches thérapeutiques, mais dénuée de preuves scientifiques solides. Les enfants ne sont pas des êtres de pureté dépourvus d’erreurs ou de prédispositions. Bien que moins conditionnés par le monde social, ils restent des êtres humains capables de frustration, d’égoïsme, de mensonge. Leur innocence n’est pas un indicateur absolu de valeur, mais une étape du développement, comme le démontrent les recherches en psychologie du développement.

Les neurosciences du développement confirment que l’enfant explore, tâtonne, fait des erreurs, mais c’est tout à fait normal. Imaginer cet enfant idéal comme un être parfait, et utiliser cette image pour s’accorder enfin le droit d’être traité avec compassion, n’a rien de rationnel. C’est plutôt un stratagème pour éviter de t’accepter en tant qu’adulte, avec tes faiblesses et tes failles.


Estime de soi, culpabilité et conditionnalité

Si, pour t’accorder de la douceur, tu dois passer par la figure de l’enfant intérieur, tu réaffirmes indirectement que l’adulte imparfait que tu es ne mérite pas ce même respect. On abandonne ainsi l’idée d’une estime de soi inconditionnelle au profit d’un subterfuge : il faut endosser le rôle de l’enfant, supposément plus « pur » et « innocent », pour justifier l’auto-compassion.

La psychologie cognitive et comportementale met en évidence que l’estime de soi stable ne doit pas dépendre de telles conditions ou illusions. Lier sa valeur à un soi enfantin imaginaire revient à nier la valeur intrinsèque de l’adulte complexe et fallible. C’est comme dire que l’amour de soi n’est accessible qu’en adoptant une version édulcorée, idéalisée, de son être, et non l’être réel, présent, adulte. Or, cette conditionnalité nourrit la culpabilité, la honte, et la dépendance à une construction mentale éloignée de la réalité.


Pourquoi cette logique est néfaste à long terme

Cesser de chercher des justifications pour t’accepter, c’est découvrir que tu étais déjà digne, exactement tel que tu es. – Céline Folifack (8X ALIMENTATION CONSCIENTE)

Considérer que l’on doit se transformer mentalement en enfant pour mériter l’auto-compassion véhicule un message implicite : « L’adulte que tu es, avec ses échecs et ses défauts, n’est pas assez bien. » En d’autres termes, tu ne peux aimer l’être actuel que tu es qu’en passant par un écran de fumée, celui du soi enfantin.

Sur le long terme, cette approche maintient la croyance que l’on doit valider sa dignité par une condition (ici, l’image d’un enfant), au lieu de reconnaître la valeur intrinsèque de la personne, quel que soit son âge, son parcours ou ses erreurs. Les études sur l’auto-compassion, menées notamment par Kristin Neff, démontrent que la reconnaissance inconditionnelle de sa propre valeur est un facteur clé de résilience, de bien-être émotionnel et de stabilité psychologique. Inversement, chercher des justifications ou des conditions pour s’octroyer le droit de s’aimer fragilise l’estime de soi et empêche d’atteindre une paix intérieure durable.


Une alternative plus rationnelle et saine

La solution la plus saine, soutenue par la science, consiste à reconnaître ta dignité humaine sans condition. Inutile d’en appeler à l’innocence de l’enfant pour te respecter. Tu peux te considérer comme un adulte complexe, parfois imparfait, mais toujours digne d’amour, de compassion et de compréhension. Cette vision s’accorde avec les approches humanistes de la psychologie, qui insistent sur l’importance d’une acceptation inconditionnelle de soi.

Tu peux cultiver ta résilience et ton bien-être en te concentrant sur la réalité présente de ton existence, plutôt que sur une construction mentale idéalisée du passé. Tes imperfections ne sont pas un obstacle à ton estime de soi, elles sont une part naturelle de l’expérience humaine. Accepter pleinement cette humanité t’offre la possibilité de grandir et d’apprendre sans te sentir menacé à chaque erreur ou insuffisance.


Conclusion : Aimer l’adulte que tu es, sans conditions

Il est temps de remettre en question cette idée que ton estime de soi nécessite un détour par ton soi enfant. Au contraire, aime-toi en tant qu’adulte, tel que tu es, avec tes défauts, tes expériences et tes apprentissages. Ta valeur ne dépend pas d’une illusion d’innocence, ni de la perfection, mais simplement du fait que tu existes en tant qu’être humain. Accepter cette réalité te libère d’une quête incessante de justifications et t’offre la stabilité émotionnelle et la sérénité dont tu as besoin pour avancer.

Folifack Céline

Partager l’espoir et la transformation est au cœur de ma mission. Animée par ma foi chrétienne, je diffuse des messages de motivation et de foi pour aider chacun à surmonter les défis de la vie avec courage, clarté et résilience. Spécialisée en intelligence émotionnelle et adepte dans les approches brèves et orientées solutions, je combine leadership, neurosciences modernes, méditation, et pratiques d’intelligence émotionnelle pour accompagner chacun à créer, poursuivre et vivre pleinement une vision digne de sa vie. 💡 Découvrez ma masterclass exclusive 8X Alimentation Consciente 👉 auto-discipline.com/masterclass-8xalimentationconsciente/. Ce parcours unique est le fruit d’un cheminement personnel marqué par des luttes, des hauts et des bas, et la souffrance liée à la compulsion alimentaire et à ses conséquences, notamment la prise de poids. 🌟

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